Après leur inauguration à Athènes en 1896, les Jeux modernes de la deuxième olympiade eurent lieu à Paris en 1900, un peu « noyés » dans l’exposition universelle. Un succès organisationnel mitigé qui a conduit à ceux de 1924, vite réattribués à Paris pour effacer cette sensation d’échec.
Lors de ces Jeux de 1900, les femmes ont été admises à participer pour la première fois contre l’avis de Pierre de Coubertin. Participation aux épreuves de golf et de tennis, et pour l’une d’entre elles aux épreuves d’équitation. Sans grand succès pour celle-ci. Il faudra attendre 1952 et les Jeux d’Helsinki pour voir une première femme médaillée olympique. C’est la belle histoire de Lis Hartel, poliomyélite et médaille d’argent de dressage devant un certain André Jousseaume.
À Paris, en 1900, le dressage ne faisait pas encore partie du programme olympique qui incluait un parcours de concours hippique de 22 obstacles et long de 850 m, une épreuve de saut en hauteur (1,85 m franchi par le vainqueur), de saut en longueur (ou en largeur au-dessus d’une rivière, 6,10 m couvert par le médaillé d’or), d’attelage, de modèle et allures (remporté par le prince Louis-Napoléon Murat) !
Le polo aux Jeux olympiques.
Le polo a fait sa première apparition aux Jeux olympiques lors de cette édition parisienne de 1900. Les équipes étaient mixtes sur le plan des nationalités, il s’agissait plutôt de formations de clubs. L’Angleterre était présente sur les trois marches du podium en coalition avec les États-Unis (or et argent) et la France (bronze). La Grande-Bretagne confirma à nouveau cette supériorité à Londres (1908) et à Anvers (1920). L’Argentine était alors absente du débat. Mais en 1924, aux deuxièmes Jeux de Paris, elle allait mettre fin à jamais à cette domination britannique, au-delà même des seuls Jeux olympiques. Une première consécration, sans concéder la moindre défaite, qui allait marquer l’hégémonie de ce pays d’Amérique du Sud sur ce sport et jusqu’à nos jours.
Le polo sera absent des Jeux olympiques de 1928 et de 1932 pour revenir à l’édition de triste mémoire de 1936, dans l’Allemagne nazie. Une Allemagne qui sera humiliée à chacune de ses sorties et finira bonne dernière tandis que, comme en 1924, l’Argentine punira tous les adversaires qu’elle rencontrera et surtout le Royaume-Uni en finale devant soixante-seize-mille spectateurs : 11 à 0 ! Après Berlin, le polo disparaîtra à jamais du programme olympique et l’Argentine est donc toujours Championne olympique en titre !
Cette année, une exposition au musée vivant du Cheval évoquera, entre autres, cette compétition olympique de 1924 tandis le Polo Club de Chantilly proposera en août un match hommage à la rencontre d'ouverture de ce tournoi centenaire qui avait opposé la France aux États-Unis.
Des champions olympiques au musée vivant du Cheval
Championne olympique de saut d'obstacles par équipe (Rio de Janeiro 2016), Pénélope Leprévost s'est essayée au dressage de haute école au musée vivant du Cheval guidée par Sophie Bienaimé © R&B Presse
Lorsqu’en 1959, Yves Bienaimé est arrivé aux Grandes Écuries en tant qu’instructeur (avant de devenir le plus jeune écuyer-professeur de France à 25 ans), le cercle hippique qui y résidait était dirigé par André Jousseaume, évoqué plus haut et colonel de son état. À vrai dire, Jousseaume fait partie des légendes olympiques françaises du sport équestre, cinq fois médaillé olympique de dressage entre 1932 et 1952, avec notamment deux médailles individuelles en 1948 (Londres) et en 1952 (Helsinki) avec le cheval légendaire Harpagon ainsi que deux médailles d'or par équipe en 1932 et 1948. Depuis, la France n’a remporté qu’une seule médaille dans cette discipline, en 1988, avec la regrettée Margit Otto-Crépin.
En 1982, Yves Bienaimé fondait le musée vivant du Cheval et en 1988, il eût l’idée de créer une salle dédiée aux champions olympiques français inaugurée par les médaillés d’or de Montréal, Marcel Rozier, Bruno Roguet, Marcel Rozier et Michel Roche, l’emblématique double Champion Olympique d’Helsinki (1952) et de Tokyo (1964), Pierre Jonquière d’Oriola, ou encore le Champion olympique de Séoul, Pierre Durand (dont une statue de son légendaire Jappeloup avait orné la cour des Remises quelques années avant d’être envoyée au musée Olympique de Lausanne).
Depuis, d’autres champions olympiques ont visité le musée comme Roger-Yves Bost (Rio 2016) qui venait régulièrement avec ses enfants assister aux spectacles de Noël, Pénélope Leprévost (Rio 2016), qui s’est essayée au dressage de haute école avec Sophie Bienaimé, ou Philippe Rozier, champion olympique à Rio également, quarante ans après son père Marcel à Montréal, et qui est intervenu lors de l’édition 2019 des ÉquiÉtudes. Sans oublier l’Allemand Ludger Beeerbaum (Barcelone 1992) ou Alexandra Ledermann (médaille de bronze aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996) qui avait fêté ses 30 ans sous le dôme des Grandes Écuries. Chantilly a également vu naître le Champion olympique d’Athènes (2004), le Brésilien Rodrigo Pessoa dont le père, Nelson, une autre légende du saut d’obstacles, faisait alors écurie commune à Gouvieux avec Janou Tissot-Lefèvre, médaille d’argent par équipes aux Jeux olympiques de Tokyo (1964) et de Mexico (1968).
Cerise sur ce gâteau olympique, Yves Bienaimé, fondateur du musée vivant du Cheval, portera, à 88 ans, la flamme olympique à cheval en juillet prochain.
En 2022, le le musée vivant du Cheval retrouvait son nom d'origine, en 2024, l'écuyer-fondateur, Yves Bienaimé, portera la flamme olympique à cheval © R&B Presse
Chantilly et l’équitation aux Jeux olympiques : une longue et vieille histoire d’amour que réveillera Paris 2024.
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