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Pascal Renauldon

L’excellence féminine

Le polo se décline également au féminin et d'aucuns ont remarqué que le niveau progresse de façon exponentielle. Les joueuses disputeront l'une des plus importantes compétitions de leur saison internationale en septembre à Chantilly : l'Open de France féminin. Présentation de ce tournoi majeur et interview de la meilleure joueuse du monde...

Hazel Jackson (en blanc) et Nina Clarkin : les deux meilleures joueuses du monde se sont à nouveau donné rendez-vous à Chantilly en septembre prochain - © R&B Presse - Pascal Renauldon

L’Open de France « dames » n’a rien à envier à l’Open mixte avec un maximum possible de huit équipes de qualité (14 -16 goals féminin) engagées ! Des formations venant d’Allemagne (dont l’une conduite par la dernière fille de l’une des plus grandes figures des sports équestres et hippiques mondiaux, Alwin Schockemöhle, champion olympique de saut d’obstacles et éleveur-propriétaire d’un vainqueur du Prix d’Amérique), d’Angleterre, de Pologne, du Luxembourg et bien sûr de France avec en leurs rangs trois des quatre meilleures joueuses du monde actuellement : les handicaps 10 anglaises Nina Clarkin (lire son interview ci-dessous) et Hazel Jackson (tenante du titre) ainsi que la handicap 9 argentine Lìa Salvo qui reprend la compétition après un heureux événement nommée India née en avril dernier. D’année en année, le polo féminin progresse à une vitesse fulgurante, et ces matchs sont tout aussi intéressants à suivre que ceux du polo masculin… enfin "mixte" car les femmes peuvent participer à tous les tournois comme la Néerlandaise Nicky Sen et les Françaises Isabelle Larenaudie et la professionnelle Elena Venot que l’on verra dans l’Open de France mixte, mais du coup, pas dans l’Open féminin.


Who are you Nina Clarkin?


Nina Clarkin est assurément la joueuse la plus "forte" non seulement de cet Open de France, mais également du monde. Joueuse en activité détenant le plus gros handicap mixte (4), elle est toujours la seule femme à avoir remporté la Gold Cup anglaise et les deux titres que La Dolfina féminine a perdu lors de l’Open d’Argentine sont les deux seules années où elle n’avait pas pu jouer. Elle revient à Chantilly, où elle a déjà gagné à deux reprises, avec son inséparable coéquipière Lucy Coddington et l’équipe Blue Water. Vous découvrirez notamment dans cette interview l’ensemble de titres impressionnants qu’elle a remporté.

Basil, BPP de la finale de l’Open de France 2018, élevé par Nina : « À 15 ans, il est toujours mon meilleur cheval aujourd’hui » ! © R&B Presse - Pascal Renauldon


Qui êtes-vous Nina Clarkin ?

Je m'appelle Nina Clarkin, 42 ans, je suis mariée à John Paul Clarkin et nous avons trois enfants, Elizabeth (12 ans), Patrick (6 ans) et Florence (3 ans). Je suis anglaise et je joue au polo depuis l'âge de 6 ans. Je suis devenue professionnelle lorsque j'ai quitté l'université.


Comment avez-vous commencé à jouer au polo ?

J'ai commencé à jouer au Poney-Club en Angleterre à l'âge de 6 ans et j'ai débuté le polo en club à l'âge de 14 ans. Comme je l'ai dit, je suis devenu professionnelle lorsque j'ai quitté l'université et je joue depuis… bien longtemps !


Quel a été votre meilleur handicap et quand (hommes et femmes) ?

Je suis passé H4 en 2006, je crois, lorsque mon équipe et moi-même avions remporté un tournoi national mixte de 8 goals avec trente-six équipes au départ dont une seule exclusivement féminine. C'était la première fois dans l'histoire qu'une équipe entièrement féminine participait à un tournoi HPA de 8 goals, et nous l'avons gagné ! Je suis repassée H3 en Angleterre il y a environ 4 ans et je suis toujours à 4 en Nouvelle-Zélande. Je suis passée H10f dès que les handicaps féminins ont été introduits


Photo : Nina est la seule femme à avoir remporté la British Open Gold Cup, c’était en 2003 avec les frères Tomlinson. Plus tard, elle épousera son quatrième coéquipier, le Néo-Zélandais John-Paul Clarkin (à droite). © R&B Presse - Pascal Renauldon


Quelles ont été vos victoires les plus importantes, où, quoi et quand ?

L'une de mes victoires préférées de tous les temps reste la British Open Gold Cup. Nous l'avions remportée en 2003 et je suis toujours la seule femme à avoir décroché ce titre. Il y a aussi le tournoi de 8 goals mentionné plus haut, qui était le Gerald Balding, et nous avons reformé cette même équipe quelques années plus tard pour remporter un autre 8 goals, le Holden White. Ce sont des souvenirs extraordinaires que de jouer avec des amies et de gagner avec une équipe totalement féminine. C'est aussi grâce à cette équipe que mon handicap est passé à 4, car j'ai dû apprendre à être la joueuse pilier de l'équipe, à tirer les pénalités, à prendre les coups, à être la capitaine, etc. Gagner l'Open féminin d'Argentine, l'US Women's Open, le British Women's Open et, bien sûr, l'Open de France sont également des moments forts. Je suis très heureuse des progrès et de la croissance incroyables que le sport féminin connaît, et jouer sur ces grandes scènes a été extraordinaire. Représenter l'Angleterre lors d'une Coupe du monde, d'une Coupe d'Europe ou d'un test-match figure également en tête de cette liste, car c'est un honneur et un privilège de jouer pour son pays.


Quel polo préférez-vous : le polo mixte ou le polo féminin ?

On me pose souvent cette question et honnêtement, la réponse est : les deux. J'aime jouer le polo mixte de haut niveau, car je pense que cela m'aide à me développer en tant que pilier et je m'améliore en jouant le meilleur polo mixte. Jouer au polo féminin m'oblige à travailler plus dur et à améliorer certains aspects de mon jeu, ce que je n'aurais peut-être jamais fait si je n'avais joué qu'au polo mixte. Lorsque je joue en Angleterre, je joue probablement 60 % de polo mixte et 40 % de polo féminin.


Vous connaissez le Polo Club du Domaine de Chantilly, aimez-vous y jouer et que pensez-vous du club : les points positifs, ce qui pourrait être amélioré ?

Je connais le club de Chantilly et je pense que les installations sont fantastiques. J'ai toujours eu une expérience très positive lorsque j'ai joué là-bas. J'ai hâte d'y revenir !


Que pensez-vous du polo féminin français ?

Comme je l'ai déjà dit, j'ai constaté une forte croissance du polo féminin en général et je suis très heureuse de voir qu'il s'améliore et se développe. Il y a de grandes joueuses françaises et c'est formidable de les voir émerger au niveau international et de les voir progresser.


Vous avez appris le polo avec votre père et votre oncle. Allez-vous le transmettre à vos enfants ? Ou pratiquent-ils toujours une autre discipline équestre ?

Ma fille Elizabeth joue au polo et elle aime beaucoup cette discipline. Elle pratique également le saut d'obstacles et le concours complet, et elle adore monter à la ferme et sauter tout ce qu’elle peut. Patrick, qui a 6 ans, jouera au Poney-Club de polo pour la première fois cet été et il a vraiment hâte d'y être. Florence, la plus jeune, monte à cheval et adore être sur un poney, il semble donc que tout cela soit une histoire de gènes !


Quelles sont les dernières nouvelles de John-Paul, votre mari avec qui vous aviez remporté la Gold Cup (alors qu’il n’était pas encore votre mari !) ? Où joue-t-il ? Et votre beau-frère est-il toujours impliqué dans le rugby français ?

John-Paul joue toujours, il est H6. Il a eu un été très fructueux jusqu'à présent et a remporté des trophées en 15 et 18 goals. Il est basé à Trippetts et joue principalement aux Guards, à Cowdray et à Cirencester. Mon beau-frère est toujours impliqué dans le rugby et vit toujours en France, depuis plus de 20 ans (Matthew Clarkin, actuel manager du Biarritz Olympique, PRO D2… un job compliqué en ce moment, ndrl).


Les équipes 2023 :




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