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Pascal Renauldon

Incroyable Martin Fuchs

Entrer en piste pour le barrage en dernière position, en n°1 mondial, tenant du titre à Dinard et sachant que Julien Épaillard et Gracieux du Pachis venaient de signer un sans-faute éclair, normalement, il y a de quoi avoir la pression. Mais pas de quoi perturber Martin Fuchs qui signe un historique doublé dans le Grand Prix Rolex de Dinard.

Martin Fuchs et Leone Jei imbattables aujourd'hui à Dinard malgré la pression de Julien Épaillard

Sur les 43 au départ, ils n’étaient que 5 barragistes dont l’agréable surprise française nordiste, Juliette Faligot et Arqana de Riverland. Oui, mais voilà, c’est un Julien Épaillard au summum de sa carrière qui ouvrait ce tie-break, dans un train d’enfer au point que d’aucuns pensaient qu’il avait « tué » ce barrage. D’ailleurs l’Irlandais Bertram Allen (Pacino Amiro) et le Belge Nicola Philippaerts (Moya Vd Bisschop) ont semblé démobilisés, donnant l’impression qu’il n’y avait plus rien à faire sur cette histoire. Le Suisse était d’un autre avis, dans sa bulle, avec un atout majeur : l’énorme et fluide foulée de Leone Jei. Son début de parcours fut d’ailleurs plus lent avec 26 centièmes de retard au temps intermédiaire, mais la dernière partie plus galopante, notamment entre les deux derniers obstacles, lui a permis d’allumer le vert et de boucler l’affaire avec 52 centièmes de mieux. Du grand art et tout Dinard était debout, admiratif, explosif malgré la déception de ne pas voir le Tricolore remporté ce prestigieux Grand Prix doté de 500 000 €.


« Ce fut un beau match, reconnaissait Julien Épaillard, et c’est le meilleur qui a gagné aujourd’hui. Je savais qu’il y avait deux/trois endroits dans mon tracé de barrage où j’avais perdu un peu de temps, mais je pensais qu’en mettant la pression dès le début, je pouvais – et espérais – pousser les autres à la faute et cela n’a pas marché avec Martin ». Ce dernier avait d’ailleurs hésité un instant entre assurer la seconde place avec un sans-faute ou prendre tous les risques : « J’ai finalement opté pour la deuxième solution. Je me suis dit que si j’allais vite avec une faute, je serais de toute façon second. Mais nous sommes à Dinard et c’est un des plus beaux Grand Prix du circuit à gagner, je n’ai pas pensé au Championnat du monde et j’ai foncé. J’adore monter sur ces pistes en herbe, d’ailleurs, l’essentiel de mon programme est constitué de CSI 5* sur gazon, je fais très peu de concours sur sable. L’herbe c’est mieux pour la santé des chevaux et le moral des cavaliers. En plus, à Dinard, la piste n’est pas uniformément plate et ces montées et descentes constituaient une excellente gymnastique pour Leone Jei avant le Championnat du monde. » Et c’est vrai que Martin Fuchs et Leone Jei Champions du monde dans trois semaines, ce ne serait pas une énorme surprise.



Ph : ©RB Presse / Adèle Renauldon

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