Hector Salvo, le père de Lia, ancien vainqueur de la Coupe d’Or de Deauville et surtout fin observateur de la planète polo, nous avait confié lors de l’Abierto 2021 que selon lui, avec Poroto Cambiaso, Bautista Bayugar (26 ans), sera l’un des grands joueurs qui marqueront leur époque. « Cela prendra un peu plus de temps, car il ne dispose pas du même soutien, de la même organisation et de la même expérience que les pères des Castagnola et de Poroto peuvent apporter à leurs fils, Bautista avance plus lentement, mais il y arrivera ». C’est ce joueur d’exception que Jota Chavanne a recruté pour Los Dragones pour l’édition 2022 de l’Open de France Engels & Völkers.
Pouvez-vous revenir brièvement sur vos débuts dans le polo : à quel âge, est-ce une histoire de famille ?
Bautista Bayugar : À quel âge ? Pfff, quand j’avais… quand j’étais très jeune. J’ai toujours monté à cheval. Je ne suis pas né à Pilar (la Mecque du polo argentin, Ndr), j’ai grandi au sud de Buenos Aires à Bahia Blanca. Mon père jouait au polo et j’ai commencé le polo dès que j’ai été capable de monter à cheval. Mon arrière-grand-père y jouait déjà, donc ça fait déjà très longtemps que le polo fait partie de la vie de notre famille. Ce n’était pas professionnel, mais c’était une tradition familiale.
Quand avez-vous su et décidé que vous seriez joueur professionnel ?
BB : J’ai toujours été baigné dans le polo, c’était quelque chose de naturel pour moi. Mon père travaillait en Europe et je l’ai accompagné, c’est là que j’ai été invité à jouer dans des équipes européennes pour les premières fois. J’avais 13 ans et j’ai réalisé à ce moment que je pourrais devenir professionnel et à partir de là, je me suis mis à travailler pour y parvenir. Mais j’aime tellement ce sport que je n’ai pas l’impression de travailler quand je travaille ! L’envie de gagner est une motivation suffisante pour travailler, j’aime gagner !
Quel a été le meilleur moment, le sommet de votre carrière jusqu’alors ?
BB : C’est quand j’ai gagné la Copa Cámara de Diputados, (avec La Mancha Amadeus, aux côtés notamment de Martin Aguerre Jr, Bautista avait inscrit 12 des 21 goals de son équipe, Ndrl), en 2019 et quand, l’année suivante, nous nous sommes qualifiés pour la Triple-Couronne. Pour l’instant, ce sont les deux plus beaux moments de ma carrière.
Quand avez-vous joué pour la première fois en France et à l’Open de France ?
BB : La première fois que j’ai joué en France, c’était il y a 10 ans et j’ai participé à mon premier Open de France l’an dernier avec Clinova.
Que représente l’Open de France pour vous ?
BB : C’est un tournoi important et très compétitif. C’est l’endroit où il faut être en septembre, car c’est le meilleur tournoi à cette époque. Les terrains sont excellents. C’est une victoire importante dans un palmarès.
Comment êtes-vous organisé concernant les chevaux en Europe ? Combien en avez-vous ? Où sont-ils basés ?
BB : J’ai fait venir une base de dix chevaux d’Argentine il y a quelques années déjà. En Europe, je suis théoriquement basé en Italie, à Villa Sesta. C’est surtout l’endroit où mes chevaux se reposent en hiver. Il y a de belles installations pour les entraîner, les remettre en route, mais à la vérité, quand je suis ici, je ne me pose jamais, je n’ai pas de base, car je suis en mouvement perpétuel, d’un tournoi à l’autre.
Parlez-nous de votre meilleur cheval que vous jouerez à Chantilly.
BB : C’est une jument que j’ai achetée il y a un an, Tremenda, elle a 9 ans et je me sens vraiment bien en match avec elle et j’espère qu’elle va bien performer à Chantilly.
Après Chantilly, vous rentrerez en Argentine pour préparer la alta temporada : quel est votre programme ? Avec qui jouerez-vous la Triple-couronne ?
BB : Effectivement, après Chantilly, je rentrerai en Argentine pour jouer la Triple-Couronne avec La Irenita II aux côtés d’Isidro Strada, Tomas et Facu Fernández Llorente, ce sera la première fois que nous jouerons ensemble cette Triple-Couronne. Ce sera chaud, car après Chantilly, nous aurons cinq jours pour être prêts pour l’Open de Tortugas.
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